CONTEXTE
Géographique et démographique
D’une superficie de plus de 800 000 km2, le Mozam- bique est le second plus grand pays des PALOP. Il est surtout très étiré du Nord au Sud avec un littoral sur l’océan indien de pratiquement 2 500 km. La capitale, Maputo est située à l’extrême sud, pratiquement à la frontière sud-africaine. Composé de onze provinces, celles du sud sont plus développées et plus urbaines que celles du Nord, plus pauvres.
Après d’énormes pertes durant les années de guerre civile (1977-1992), la population actuelle d’une vingtaine de millions d’habitants connaît une crois- sance élevée. C’est de fait une population jeune, dont 50% a moins de vingt ans. La population urbaine représente 30% des habitants, davantage qu’en Angola. Le Mozambique compte quatorze villes de plus de 100 000 habitants et quatre de plus de 400 000. La capitale abrite plus d’un million de personnes. Les noyaux urbains sont plus nombreux et plus homogènes quant à leur taille qu’en Angola. Enfin, malgré la grande concentration urbaine dans le sud où sont situées les deux plus grandes villes du pays (Matola et Maputo), les villes de Beira au centre et Nampula au Nord viennent équilibrer la répartition de ces centres urbains. Cette répartition urbaine sur tout le territoire peut représenter une réalité avantageuse pour un développement ciné- matographique décentralisé.
Economique
Les quinze années de guerre civile ont évidemment rendu difficile l’essor de l’économie mozambicaine. Elle s’est développée après la guerre, à partir de 1992, mais le Mozambique reste actuellement l’un des plus pauvres du monde. Presque la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. La population active de 8,4 millions travaille en grande majorité (88,9%) dans le secteur informel et le revenu moyen d’un mozambicain est d’à peine 1 par jour.
L’économie repose principalement sur l’agriculture. Un actif sur cinq travaille dans le secteur primaire. Depuis les années 2000, elle juxtapose les petites fermes famili- ales et les grandes exploitations agricoles appartenant à des grandes entreprises. La production ne satisfait pas les besoins alimentaires de la population mais certains produits agricoles sont pourtant exportés : le coton, la canne à sucre, le coprah et les noix de cajou. Depuis la décennie précédente, le tourisme et l’industrie minière en plein essor représentent aussi des atouts pour l’économie mozambicaine.
La croissance est depuis les années 2000 en hausse per- manente, d’une moyenne de 7,2% entre 2002 et 2012. L’aide et les investissements internationaux ont permis de faire quelques progrès spectaculaires.
Cependant, suite aux grands projets d’exploitation du sous-sol initiés en 2007, le Mozambique a commencé en 2011 ses premières exportations de charbon qui pourraient marquer un tournant dans l’économie et aid- er à conforter la viabilité budgétaire grâce aux recettes tirées des ressources naturelles. Par ailleurs, après les émeutes de 2010, le gouvernement a mis en place un plan d’action de lutte contre la pauvreté assez ambitieux, prévoyant le renforcement de la production agricole, la promotion des emplois dans les petites et moyennes en- treprises et des investissements dans le développement humain et social, à commencer par les infrastructures.
Néanmoins, l’économie reste contrôlée comme le politique par une petite élite, et par une autre venue d’Afrique du Sud, et dopée par les investissements directs étrangers destinés aux industries extractives. La main d’œuvre est mal formée et le système sec- ondaire et universitaire peu développée. Le manque d’infrastructure, la corruption et la forte prévalence du VIH (ayant réduit l’espérance de vie à 48 ans) sont des freins au développement.
Politique
Le régime politique actuel au Mozambique est un régime présidentialiste dans lequel le président est à la fois, comme en Angola, le chef d’Etat et le chef du gou- vernement. Le régime marxiste léniniste à parti unique du FRELIMO étant épuisé par la guerre civile, le prési- dent Samora Machel entame dès le début des années 80 un programme de réformes politiques et économiques majeures, poursuivies par son successeur Joaquim Chis- sano après sa mort. Ces réformes et les négociations de paix avec la RENAMO ont débouché sur une nouvelle constitution, en vigueur depuis 1990, instaurant une économie de marché et transformant l’Etat en une démocratie multipartite aux élections libres.
Le FRELIMO est cependant toujours au pouvoir après les élections de 1994, de 1999, de 2004 et de 2009. Les partis d’opposition ne jouent pas un vrai rôle démocratique. Le principal, la RENAMO, mène une activité politique quasi inexistante en dehors des périodes électorales et un discours de victimisation plus que de projet politique concret. Le jeune MDM, dont la représentation parlementaire est encore très limitée, a trop de difficultés financières pour avoir une présence effective et permanente sur le terrain. Malgré un système pluripartite, le FRELIMO règne donc jusqu’à maintenant en maître sur l’échiquier politique.
Cinématographique
Le Mozambique est un des pays africains à la plus forte tradition documentaire. Comme dans les autres pays d’Afrique lusophone, le cinéma est né dans le contexte de la lutte de libération. Dès la première année de l’Indépendance, toute l’organisation du cinéma est prise en charge par le FRELIMO, le parti au pouvoir, dans le but d’en faire un support clé pour le projet de construc- tion d’un nouvel Etat socialiste, un « instrument agissant dans l’élimination totale de tous les résidus du colonial- isme, et d’éduquer, mobiliser et organiser le peuple »9.
En 1976 est créé l’Institut National du Cinéma (INC) qui se lance dans la production du célèbre Kuxa Kane- ma : un journal cinématographique de dix minutes sur des thématiques considérées importantes à l’époque : la lutte de libération, l’indépendance et les grands travaux de nationalisation du FRELIMO, et l’exaltation de la culture du Mozambique.
Le projet de cinéma de l’INC attire de nombreux cinéastes et techniciens étrangers, notamment de Cuba, du Brésil, du Canada, des pays d’Europe de l’Est, et d’Angleterre. Le gouvernement avait déjà fait appel à Ruy Guerra, le père du Cinema Novo brésilien, pour participer à la création puis aux activités du centre. Il réalise en 1978 le premier long métrage mozambicain MUEDA, MEMORIA E MASSACRE. Sont égale-ment invités à contribuer au projet de cinéma mozam- bicain Jean Rouch, qui crée à Maputo les célèbres Ate- liers Varan et promeut son cinéma direct, et Jean-Luc Godard, qui propose l’utilisation d’un nouveau support plus économique que la pellicule : la vidéo. Même si son projet de nouvelle télévision mozambicaine peu réaliste fut rejeté par Guerra, Godard, tout comme Rouch, ont marqué l’histoire du cinéma au Mozambique.
En ce qui concerne la diffusion, les salles urbaines sont nationalisées. En outre, le gouvernement met en place un réseau de cinéma mobile dans un souci de démocratisation de l’accès au cinéma, avec l’aide de l’Union Soviétique et de la RDA qui met des véhi- cules à sa disposition. Le cinéma mozambicain et en particulier les épisodes de Kuxa Kanema sont dis- tribués dans tout le pays.
La guerre civile, les difficultés économiques – en 1986, le Mozambique est considéré comme le pays le plus pauvre du monde – et enfin la mort de Samora Machel mettent un terme à cet âge d’or du cinéma mozambic- ain. L’INC fait faillite et cesse de produire. Les salles sont fermées dans les villes et le cinéma mobile cesse ses activités en vue de l’insécurité régnante hors des villes. En 1991, un incendie ravage l’INC et une grande partie de ses équipements disparaissent. Au total, il aura produit 120 films – courts, moyens et longs mé- trages – et 350 épisodes de Kuxa Kanema.
Dans les années 90, certains anciens employés de l’INC décident de créer leurs propres sociétés de production. C’est le cas du producteur Pedro Pimenta et de ses confrères réalisateurs Camilo de Sousa et Licinio Aze- vedo, quasiment les seuls réalisateurs de cette décennie. Ebano Multimedia produit alors la majorité des films de cette période : les documentaires de Azevedo, de Sousa et d’Isabel Noronha.
Cependant une nouvelle génération de jeunes a déjà montré, malgré le manque de moyens, un vif intérêt pour le documentaire. Par ailleurs, l’Etat a dernière- ment témoigné d’un nouvel intérêt en termes de soutien au secteur cinématographique.
POLITIQUE NATIONALE DE SOUTIEN AU CINÉMA
Après une absence quasi totale du secteur ciné- matographique lors des deux dernières décennies, l’Etat semble depuis quelques années faire un nouvel effort concernant le développement du secteur.
Fondé en 2000, l’Institut National de l’Audiovisuel et du Cinéma (INAC) est le prolongement de l’ancien INC et sa mission est d’archiver et de conserver les films réalisés ou produits au Mozambique et de stim- uler le développement de l’industrie cinématographique du pays. Il est doté d’une archive et d’un auditorium pour la diffusion.
Peu actif dans ses premières années, c’est dans le do- maine de la conservation qu’il commence ses activi- tés. En 2008, l’INAC se lance, en collaboration avec l’Institut Portugais de Soutien au Développement (IPAD) et la Cinémathèque Portugaise-Musée du Cinéma, un projet important de restauration du pat- rimoine audiovisuel. Les organismes portugais appor- tent une assistance technique et matérielle et offrent surtout la possibilité à des techniciens mozambicains de se former dans la restauration de films. S’agissant de la toute première étape d’un grand processus de restauration, valorisation et diffusion des films ar- chivés à l’INAC, la formation est le volet fondamental de ce projet, pour assurer sa viabilité dans la durée. Une partie des épisodes de Kuxa Kanema, entre au- tres, ont été restaurés et présentés dans divers festivals internationaux, comme le Doc Lisboa.
Plus récemment, face aux revendications des profes- sionnels, indignés par le manque de coordination du secteur, les taxes de tournage trop élevées, le manque d’information sur la loi du mécénat, et l’absence de contrôle de l’établissement de sociétés de production étrangères au Mozambique, le gouvernement a ac- cepté de donner un cadre juridique et légal au secteur.
A l’issue de diverses réunions entre le Ministre de la culture et des professionnels, un projet de loi destiné à créer une stratégie pour le cinéma national et pour le développement économique des activités de produc- tion, distribution et diffusion des films est à l’étude.
Cependant les efforts à faire pour mettre en place une politique du cinéma solide qui puisse réellement relanc- er le secteur sont énormes, et dans tous les domaines, à commencer par la formation.
ETAT DU DOCUMENTAIRE
Production
Comme signalé précédemment, durant les deux dernières décennies, seuls une poignée de réalisateurs ont signé la totalité des films produits. La principale société de production Ebano Multimédia a permis aux films de Licinio Azevedo, Camilo de Sousa, et Isabel Noronha entre autres, de voir le jour et d’éviter un vide temporel dans la production nationale, documentaire et cinématographique en général. Depuis 2006, trois longs métrages documentaires d’Azevedo (RICARDO RANGEL – FERRO EM BRASA, 2006, HOS- PEDES DA NOITE, 2007 et ILHA DOS ESPIRI-TOS 2010) ont été produits et diffusés à l’échelle internationale. Isabel Noronha quant à elle, a produit quatre longs métrages dans un nouveau genre qui mêle le documentaire et l’animation.
Soulignons ici que de manière générale, à l’inverse de ce qui se produit en Angola ou au Cap-Vert, les cinéastes de la première génération, formés à l’INC, ont eu la possibilité malgré tout de produire et réaliser régulièrement jusqu’à nos jours, ce qui place de nou- veau le Mozambique dans une situation privilégiée dans ce domaine.
Depuis quelques années, et particulièrement depuis la création du festival de cinéma documentaire de Maputo, le Dockanema, en 2006, le dynamisme d’un nouveau petit groupe de jeunes désireux et déterminés, a accru la production documentaire mozambicaine. Des noms comme Joao Ribeiro, Lionel Moulinho, Aldino Languana, ou Diana Manhiça, entre autres, renouvel- lent la liste de documentaristes mozambicains. Ces trois dernières années, une quinzaine de documentaires, entre longs et courts métrages, ont été produits par la nouvelle génération et diffusés dans diverses manifesta- tions culturelles locales.
Par ailleurs, le Mozambique est aussi une terre d’accueil de nombreux documentaires étrangers, une dizaine depuis 2009. Certains d’entre eux ont bénéficié d’un statut de coproduction nationale, notamment ceux réalisés par des cinéastes étrangers résidant ponctuel- lement au Mozambique. D’autres ont pu bénéficié du soutien logistique d’un réseau de professionnels locaux.
Si la qualité n’est pas toujours d’un excellent niveau – souvent faute d’opportunités de formation longue pour les jeunes cinéastes – le Mozambique est, sans aucun doute, le pays PALOP qui montre le plus grand dyna- misme aujourd’hui quant à la création documentaire.
L’une des raisons principales de ce phénomène sont les efforts faits localement au niveau de la diffusion culturelle des films, en particulier les divers festivals qui ont été créés ces dernières années.
Diffusion
Le Dockanema, festival international de cinéma docu- mentaire, a été créé en 2006 à Maputo par le producteur Pedro Pimenta, qui l’a dirigé jusqu’en 2011 et qui en est désormais le directeur artistique. Le festival organisé jusque là par sa société de production Ebano Multimé- dia, bénéficiant de la collaboration de l’Association Mo- zambicaine de Cinéastes (AMOCINE), est désormais produit par la branche mozambicaine de l’entreprise de production audiovisuelle brésilienne Cinevideo. Il présente à chaque édition autour de 80 films internation- aux, faisant la part belle à la production nationale dans sa section spécifique « O sal da terra ». Les objectifs du festival sont non seulement de donner au public mozam- bicain la possibilité de voir une programmation alterna- tive aux rares salles encore ouvertes dans la capitale, mais aussi de créer un espace de réflexion sur le secteur docu- mentaire national. A chaque édition sont ainsi organ- isés des colloques et réunions, rares occasions de réunir annuellement tous les acteurs locaux pour réfléchir sur les questions de la production, de la diffusion mais aussi de la formation. En 2011, le Dockanema a posé la pre- mière pierre de ce qui pourrait devenir une plateforme de coproduction : les cinéastes locaux ont eu l’occasion de rencontrer et de présenter leurs projets en cours à des producteurs ou responsables de programmes internation-aux lors d’entretiens individuels. Une grande importance est accordée aussi à la production documentaire des pays africains, et en particulier des pays lusophones.
Le festival a, depuis ses débuts, eu le souci de décen- traliser la manifestation en organisant des répliques plus réduites dans la ville septentrionale de Nampula, en collaboration avec l’Université locale, mais aussi d’impliquer des publics universitaires en organisant des projections régulières dans celles-ci . Des associations universitaires prennent ainsi le relais et se chargent d’ une programmation régulière .
Parallèlement à cette manifestation, d’autres associa- tions participent à la diffusion culturelle de la production nationale. Le forum Kugoma propose depuis 2010 un festival de courts-métrages international qui fait lui aussi une place importante aux productions mozambicaines. Le service culturel de la Faculté de Lettres et de Sciences Sociales de l’Université Eduardo Mondlane de Maputo propose chaque mois d’août, en prélude au Dockanema, un cycle de cinéma mozambicain. Organisant des col- loques thématiques liées à la politique culturelle et de diffusion du cinéma, l’événement joue aussi son rôle dans la revalorisation du patrimoine cinématographique et dans le débat national sur le devenir du secteur au Mo- zambique. Enfin, un festival de cinéma africain, Cinema Meu, est organisé à Inhambane par une ONG locale en partenariat avec Dockanema et réserve lui aussi 40% de sa programmation au cinéma mozambicain.
Ces initiatives individuelles pallient l’état catastroph- ique de la distribution et de l’exploitation au Mozam- bique. Comme dans la plupart des pays d’Afrique, les salles de cinéma ont petit à petit fermé. Des 120 salles des premières années de l’indépendance, il n’en reste plus que trois en fonctionnement régulier, qui n’exploitent que des films commerciaux américains ou portugais. Les salles informelles proposant des films piratés ou des séries de mauvaise qualité représentent la seule alternative aux salles de cinéma.
Enfin la diffusion télévision de la production documen- taire est quasiment nulle. Les films archivés à l’INAC et autres productions ne sont que très sporadiquement diffusés par la télévision nationale (TVM) et sans con- tre-partie économique. L’ exception s’est vérifiée une fois encore en partenariat avec le festival Dockanema quand la chaîne privée TIM (Televisao Independente de Mocambique) a diffusé pendant plusieurs semaines et avec succès auprès de son audience un ensemble de documentaires locaux.
Un projet d’établissement d’un réseau de salles nu- mériques destiné à la diffusion de produits audiovisuels est actuellement à l’ étude sous la direction de Pedro Pimenta. Il s’agit d’ établir un modèle de diffusion centré sur l’accès facilité par le numérique qui soit économiquement viable. L’ absence de structures de dif- fusion constitue dans ce cas une opportunité à exploiter.
Formation
Comme pour la diffusion, ces dernières années ont vu naître un certain nombre d’initiatives en termes de for- mation à l’audiovisuel et au documentaire en particuli- er. Cependant, ce ne sont pour l’instant que des forma- tions courtes et ponctuelles, souvent financées par les coopérations internationales. Il est par conséquent dif- ficile qu’en sortent des professionnels de l’audiovisuel : elles sont tout au mieux à même de susciter l’intérêt de nouveaux jeunes et de servir d’initiation.
En mars dernier a été organisée la seconde édition de l’atelier de création de cinéma documentaire « Regards pour le territoire ». Le projet, sous le patronage de l’ambassade d’Espagne à Maputo, est une initiative de l’association Kugoma en partenariat avec l’ONG espag- nole Audiovisuales sin Fronteras. Prévue sur une durée de quatre ans, il consiste en des ateliers annuels d’une durée d’une semaine au cours desquels une douzaine de participants ont l’occasion de réaliser un documentaire de création sur une thématique donnée, généralement liée à la ville de Maputo. Tout le matériel nécessaire à la réalisation est mis à disposition des participants, qui se spécialisent dans une fonction précise du processus d’élaboration d’un film : le cadrage, le son, la produc-tion, le montage, etc. Les organisateurs espèrent que l’atelier pourra avoir un impact à long terme, susci- tant réellement l’envie et apportant des connaissances basiques à des jeunes qui s’engageront dans des profes- sions liées à l’audiovisuel. Pour Koguma, il s’agit de palier l’inexistence de fonds nationaux, qu’ils soient publics ou privés, dédiés à la formation audiovisuelle.
Une formation plus approfondie, inscrite dans le cadre du Dockanema, avait été prise en charge par la société de production portugaise Terra Treme en 2009. Etalée sur six mois, elle a permis à de jeunes mozambicains motivés et témoignant d’un vrai désir de réalisation, de se sensibiliser au cinéma documentaire lors des nombreux visionnages de films internationaux dans le cadres des cours ; puis de mûrir, avec l’appui des formateurs, un projet de film véritablement personnel qu’ils ont finalement terminé à la fin de la formation. De cet atelier, cinq courts-métrages d’une étonnante qualité ont été réalisés et diffusés dans des festivals in- ternationaux. Cette idée de formation inscrite dans une durée plus longue est non seulement plus efficace quant à l’assimilation des contenus et techniques enseignés, mais aussi plus réaliste quant à la réalité matérielle des candidats, leur permettant de combiner la formation avec leur emploi.
Deux institutions d’ enseignement superieur , l’ Ecole de Communication et Art (ECA) de l’ Université Edu- ardo Mondlane et l’Institut Supérieur des Arts et de la Culture (ISArC) se proposent de développer un cursus universitaire en cinéma ou audiovisuel. Les ébauches de curriculum soumises à discussion ont été rejetées par la branche professionnelles étant calquées sur des modèles étrangers (Brésil et Portugal) donnant priorité à la théorie et étant peu adaptées aux besoins réels de développement du secteur.